Oriane-Brückel, championne valaisanne 2022 toutes catégories.

Oriane Brückel réussit le doublé

Oriane Brückel a conservé son titre de championne valaisanne des solistes. Mais, après la razzia féminine de 2021, les garçons se sont rebiffés: les deux Baptiste, Varone et Fournier, complètent en effet le podium. En minimes, la domination féminine se poursuit, mais Léa Boulnoix cède son titre à Agathe Collombin.

Lors de ce 27e Championnat valaisan de solistes juniors et de quatuors (CVSJQ), ce samedi 10 décembre, les salles Recto-Verso et Giorla à Grône ont vibré aux sons de plus de 300 instrumentistes. Point d’orgue de la journée, la Grande Finale a bien sûr représenté le clou artistique de la manifestation et un feu d’artifice de virtuosité.

Comme l’ont relevé les membres du jury, la grande finale a, une fois de plus été de très haut niveau. Même si les pointages sont serrés, la victoire d’Oriane Brückel (cornet, Lyre de Conthey, 97 points) était évidente à l’applaudimètre de la salle. Elle précède deux Baptiste: Varone (trombone, Echo du Prabé de Savièse et ECV, 96) et Sauthier (baryton, Union de Vétroz et BB 13*B, 95). Première Haut-Valaisanne, Lea Fugnanesi (baryton, Gemmi de Loèche-les-Bains, Oberwalliser BB, 94, 4e) se classe au pied du podium, comme l’an dernier. Kilian Morath, (14 ans!, cornet, Laurentia de Bramois), remporte le prix «Nouvelliste» du plus jeune finaliste

Encore un peu plus de nuances lyriques

A l’issue de la finale, le directeur de brass band anglais, Paul Holland, a souligné le très haut niveau des jeunes musiciens valaisans. «Tous ces jeunes jouent des pièces extrêmement difficiles et très techniques. Beaucoup pourraient toutefois se montrer plus lyriques dans les passages lents, en différenciant plus les nuances, jusqu’au pianissimo», a conseillé le président du jury. «C’est parce qu’ils ont maîtrisé aussi bien les passages techniques que lyriques que les finalistes ont fait la différence», a ajouté Paul Holland.

Outre leur niveau, Henri-Michel Garzia, trombone solo à l’Orchestre symphonique de Bâle, a relevé aussi l’excellente préparation des tous les concurrents. «Ces jeunes affichent une belle maîtrise et s’investissent d’une façon qui fait plaisir à entendre», a-t-il souligné. Henri-Michel Garzia a conclu en louant l’organisation du concours, «réglée comme une horloge suisse. Car c’est essentiel quand il faut juger un si grand nombre de candidats!»

La parité dans la participation

Cette année, 310 solistes s’étaient inscrits pour se mesurer dans le nouveau cadre des salles Recto-Verso et Giorla à Grône pour l’une des plus grandes compétitions musicales de Suisse. Parmi cette foule de concurrents, l’équilibre était, pour la première fois, parfait entre les 155 filles et les 155 garçons. Lors de la première édition, en 1995, les filles ne représentaient «que» 30% des concurrents. Dans l’intervalle, la participation globale a plus que doublé et les jeunes filles ont comblé leur retard.

Cette année, après la déferlante féminine de l’an passé, les jeunes gens se sont rebiffés : ils étaient six sur huit finalistes en juniors et cinq sur sept en minimes.

Tous les champions juniors et cadets

Outre les finales, le CVSJQ décerne un titre pour chacune des cinq catégories en lice. En cadets (14-16 ans), les champions s’appellent Kilian Morath, (Laurentia de Bramois) chez les cornets, bugles et trompettes, Tom Blanchut (Collongienne de Collonges) chez les altos, Antoine Zeiter (Agaunoise de St-Maurice) chez les barytons et euphoniums et Joey Thétaz (Echo d’Orny d’Orsières) chez les basses. Baptiste Bobillier (Echo d’Orny d’Orsières, Ambitus) réussit le doublé chez les trombones

En juniors (17-20 ans), Oriane Brückel a dû céder son titre à l’instrument, à Liam Lattion (Echo d’Orny d’Orsières, Ambitus) dans la catégorie des cornets, bugles et trompettes. Les autres victoires vont à Théo Frossard (Union instrumentale de Liddes) chez les altos, à Marko Korunovic (Edelweiss d’Orsières, BB 13B) chez les basses, à Baptiste Sauthier, Union de Vétroz, BB 13*B) chez les euphoniums/barytons et à Baptiste Varone (Echo du Prabé de Savièse, ECV) chez les trombones.

Pour départager tous ces concurrents, les organisateurs avaient fait appel à huit experts qui, par souci d’impartialité, viennent tous de l’extérieur du canton. Cette année, les trois juges étrangers étaient le principal cornet du brass band britannique Leyland, Iain Culross, le directeur gallois Paul Holland et le Français Henri-Michel Garzia, trombone solo du Sinfonieorchester de Bâle. Ils seront épaulés par cinq jurés helvétiques extérieurs au canton: Vincent Baroni (NE), Simon Estermann (LU), Hervé Grélat (JU), Manuel Imhof (UR), Nicolas Papaux (FR)

Une chance sur trois de se qualifier

Le déroulement du concours voit les éliminatoires se tenir le matin. Le championnat proprement dit se déroule l’après-midi tandis que les finales des minimes et des juniors se passent en soirée à la salle Recto-Verso. Il y a un seul jury pour les qualifications du matin qui restent un obstacle toujours très difficile à franchir.

En effet, seuls 80 solistes (répartis également entre les 123 petits et 94 gros instruments) ont eu le droit de jouer l’après-midi (dès 13h30) dans le cadre du Championnat valaisan où les experts fonctionnent en tandem. Soit, grosso modo, une chance de qualification sur trois! Et ensuite, une sur dix pour accéder à la Grande Finale!

Des soutiens importants

Quelque 200 bénévoles collaborent pour assurer la réussite de la manifestation qui est organisée par la Persévérante de Plan- Conthey, la Marcelline de Grône et la Concordia de Vétroz. Les éditions d’avant Covid avaient chaque fois attiré plus de 1200 de personnes pour suivre ces joutes de haute qualité musicale.

Le succès de ce 27e CVSJQ récompense aussi la générosité des sponsors principaux, la Loterie Romande, Raiffeisen, le Groupe Mutuel, Oiken, l’Etat du Valais et l’Association cantonale des musiques valaisannes. Au niveau des prix spéciaux, celui du «Nouvelliste» distingue le plus jeune participant à la Grande Finale et est allé à Kilian Morath de Bramois.


«On a oublié la partition, alors elle a joué par cœur!»

La belle histoire du concours

Peu banale, cette aventure d’une jeune minime. «On avait oublié la partition, alors ce matin, pour les qualifications, elle a joué par cœur», explique la maman. Qui demande aux organisateurs: «Est-ce que ce serait possible d’imprimer son solo parce que je suis sûre qu’elle va aller en finale!» Ce qui fut fait. Et la petite Lena s’est effectivement retrouvée dans le cercle très fermé des sept finalistes minimes. Face à tant de clairvoyance, peut-être que les organisateurs devraient se poser la question d’engager la maman comme experte l’an prochain!


Championnat des quatuors et des petits ensembles

Les frères Robyr détrônent le Tuba Quartet

Pour sa seconde édition, le concours des petits ensembles de cuivres (de 3 à 8 musiciens) a vu le trio Doliflo des frères Robyr de Montana prendre l’avantage, avec 95 points, sur le tenant du titre, le Tuba Quartet de Vétroz (Fabien Décaillet et Nicolas Rey, euphoniums, Philippe Rapalli et Fabrice Fournier, basses mib) qui obtient 94 points. Olivier, Dominique et Florian Robyr ont interprété la «Sonate» pour cor, trompette et trombone, une pièce classique de Francis Poulenc pour alto mib et deux euphoniums. Au 3e rang, le sextette Les Trubilions obtient 92 points. Chez les quatuors de brass «classiques» (deux cornets, un alto et un euphonium), dont c’était la 25e édition (cette catégorie n’a été ouverte qu’en 1997), Alco’Rythme, de Bagnes (Enzo Davoli, Frédéric Voutaz, Florian Darbellay et Valentin Clément; 97 points) conserve très largement son titre et précède de 5 points The Bondes and the Yellow (Noé Bezençon, Julien Mabillard, Axelle Roux et Léane Balet). Toutes ces formations jouaient une pièce imposée, «Patchwork» du compositeur valaisans Ludovic Neurohr.